18 avril 2020
Jean-François Cliche, Le Soleil
Q : « Dans le contexte actuel d’anxiété qui grandit de jour en jour, je me demande si quelques enfants ne présentant aucun symptôme grippal (disons des voisins appartenant à deux ou trois familles) qui jouent au hockey dans la rue constituent un risque dont il faut se méfier. Devrait-on les empêcher? » demande Marie-Joëlle Robichaud.
R : Les activités extérieures sont permises, mais uniquement dans la mesure où ceux qui les pratiquent respectent la règle du 2 mètres de distance avec les autres. Dans le cas du hockey, m’indique-t-on à l’Institut national de santé publique (INSPQ), il est en pratique impossible de garder cette distance entre les joueurs, si bien qu’il est « déconseillé que les enfants jouent au hockey, même s’ils habitent dans le même quartier. Mais cela reste tout à fait possible entre frères et sœurs et avec les personnes qui vivent sous le même toit ».
Q : « Mon ado est très responsable et est entourée d’amies (3) tout aussi responsables qu’elle. Elles vont en balade en bicyclette tous les deux jours en gardant toujours la distance de “plus d’un papa” (plus facile à estimer que 2 mètres) entre elles et elles ne partagent rien. Mais elles se demandent toujours si c’est permis », demande Gisèle Béland, d’Orléans.
R : Il est sans doute « mieux » (ou « moins pire ») de maintenir la distance entre cyclistes et de se comporter de manière responsable, mais le fait demeure que les rassemblements sont interdits, rappelle l’INSPQ. En outre, « même si les cyclistes souhaitent respecter les 2 mètres de distanciation physique, il peut être difficile de le faire en tout temps, puisque la distance entre les cyclistes change constamment selon la vitesse des cyclistes et l’état de la route. […] Il est donc préférable de s’abstenir de faire du vélo en groupe. »
Cela dit, comme pour la marche ou le jogging, il demeure permis de faire du vélo seul ou avec des gens vivant sous le même toit — même si cela peut sembler moins intéressant pour certains ados, mais c’est une autre histoire…
Q : « Avec le beau temps qui s’en vient, je me demande : y a-t-il contre-indication de sortir avec les enfants au parc? Et quelles précautions devrait-on prendre (nombre de personnes en même temps dans les jeux, distance entre les enfants, temps de survit du virus dehors, etc.)? » demande Elise Metsa.
R : Il n’y a pas de « contre-indication » à proprement parler. Chacun peut amener ses enfants au parc dans la mesure où les autres consignes sont respectées — se tenir à plus de 2 m d’autrui, ne pas avoir de symptôme, etc.
La Santé publique indique tout de même qu’« il est préférable de fréquenter les parcs proches de chez soi et d’éviter de s’y rendre quand les parcs sont très achalandés. À noter que les enfants ne devraient pas jouer avec un ou des enfants qui ne vivent pas sous le même toit ». Et on devrait bien sûr faire la même chose en rentrant qu’après les autres sorties de la maison, c’est-à-dire se laver les mains au savon pendant au moins 20 secondes.
Q : « Les promenades en moto seront-elles acceptées? » demande Daniel Blanchette.
R : Les mêmes consignes que pour les autres moyens de transport s’appliquent à la moto, me dit l’INSPQ. La règle générale est qu’il faut éviter les déplacements non essentiels d’une ville à l’autre, de même que d’un quartier à l’autre. Ainsi, si l’on peut prendre sa moto pour aller faire les courses, par exemple, les « promenades » ne comptent pas comme un « déplacement essentiel » et sont donc déconseillées.
Et comme pour les autres formes d’attroupement, la consigne est d’éviter les sorties de groupe à moto.
Q : « J’ai fait entreposer mes pneus d’été chez mon garagiste pour la période hivernale. Or, avec l’arrivée du printemps, j’aimerais bien les récupérer afin de faire moi-même le changement de pneus. Malheureusement, mon garage ne traite que les urgences et ne peut pas me redonner mes pneus d’ici le 4 mai, même si le tout pourrait se faire en respectant la distanciation sociale. Le gouvernement a-t-il prévu des accommodements en ce qui a trait à la saison des changements de pneus? » demande Béatrice Lacasse, Sherbrooke.
R : Il semble qu’il n’y ait pas d’« accommodements » prévus pour les changements de pneus : « L’ouverture récente des garages vise à assurer des réparations qui ne peuvent pas être retardées », me dit-on à la Santé publique, qui conseille de retarder autant que possible les travaux mineurs comme les pneus ou les changements d’huile, « surtout dans les premiers jours et semaines après l’ouverture des garages, quand il risque d’avoir plus d’achalandage ». L’INSPQ demande également aux garages d’étaler la période de changements de pneus sur plusieurs semaines afin d’éviter les attroupements dans les salles d’attente et d’avoir trop d’employés en même temps dans les ateliers.
Cela dit, rien dans ce que l’INSPQ m’a envoyé n’interdit formellement la simple cueillette de pneus entreposés, dans la mesure où les distances de 2 m entre personnes sont respectées, que le paiement se fait par carte, etc. C’est donc à voir avec chaque garagiste individuellement, selon l’achalandage qu’il a à un moment donné.
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