Les tests de COVID-19 « échappent-ils » des cas?

30 mars 2020
Jean-François Cliche, Le Soleil

Laboratoire, Analyse, Chimie, Recherche

Q : « Est-ce que le test sur la COVID-19 est fiable à 100 % ? Est-ce qu’une personne peut l’avoir et le test ne pas le révéler ?», demande Jean Côté, de Saguenay.

 

R : Les tests utilisés «cherchent» le matériel génétique du virus dans des secrétions prélevées dans le nez et la gorge, grâce à une technique nommée PCR, pour polymerase chain reaction, qui amplifie le matériel génétique afin d’en faciliter la détection et l’analyse. Il s’agit d’une technologie qui remonte aux années 1980, qui est largement utilisée pour la détection de nombreux virus et qui est considérée comme très fiable de manière générale, même s’il peut toujours y avoir un certain degré d’inconnu quand on l’applique à un nouveau pathogène.

«Comme dans tous les tests, il peut quand même y avoir des faux négatifs [ndlr : des tests qui disent que le virus n’est pas là alors qu’il l’est], si le spécimen est mal prélevé, par exemple, dit Dre Judith Fafard, médecin-conseil et microbiologiste-infectiologue au Laboratoire de santé publique du Québec. Il peut aussi arriver que la quantité de virus soit trop faible pour être détectée si les gens consultent très tôt ou très tard dans la maladie.»

Cependant, tout indique que c’est très rare. Quand un test revient négatif chez un patient que l’on soupçonne fort d’avoir la COVID-19 (quand on sait qu’il a des proches infectés, par exemple), le personnel soignant demande souvent un second test, histoire d’être sûr que l’on n’a pas affaire à un faux négatif. Or quand je lui ai parlé la semaine dernière, Dre Fafard disait qu’«on a presque 300 cas comme ça pour qui on a répété le test, et un seul s’est avéré positif. Quand on est retourné voir ce patient-là, il s’agissait d’une personne qui avait été testée moins de 12 heures après l’apparition des symptômes».

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