Pourquoi j’ai fondé le Centre Déclic

par Valérie Borde

Depuis 25 ans, j’ai la chance de travailler comme journaliste et communicatrice scientifique indépendante. Ma motivation n’a pas changé depuis mes débuts : j’essaye de faire en sorte que mon travail facilite le partage des connaissances, pour que davantage de gens puissent se les approprier et prendre des décisions plus éclairées autant dans leur vie personnelle que pour la société dans laquelle ils vivent.

Comment prendre soin de sa santé? Qu’est-ce qui se passe avec le climat? Est-ce vrai qu’on baigne dans le plastique, que la bouffe nous rend malade et que les robots vont nous voler nos jobs? Les voitures électriques, les centres de la petite enfance, l’art abstrait, ça donne quoi? Sur ces sujets et bien d’autres, des chercheurs peuvent nous aider à comprendre et nous dire ce qu’on sait, et ce qu’on ne sait pas. Mais on entend, on lit et on voit tout et n’importe quoi!

Il est devenu très difficile, même pour des gens éduqués, de donner du sens au déluge d’informations qu’a engendré la révolution numérique, et de distinguer les connaissances acquises par la méthode scientifique des opinions de commentateurs, des prétentions de ceux qui ont quelque chose à nous vendre et de fausses nouvelles sorties d’on ne sait où.

On manque de culture scientifique pour lire entre les lignes. Faute de comprendre, de nombreuses personnes, parents, consommateurs, simples citoyens ou élus, se font avoir par des idées dont on sait pourtant qu’elles sont contraires à l’état des connaissances. Les scientifiques eux-mêmes ne sont pas à l’abri de cette désinformation massive, à laquelle ils participent aussi parfois. Collectivement, on ne met pas nos énergies à la bonne place, et on se met à avoir peur de tout. Cette peur est très mauvaise conseillère, autant pour les individus que pour les sociétés.

Une nouvelle recette

Plusieurs institutions, au Québec et ailleurs dans le monde, se préoccupent de cet enjeu fondamental pour l’avenir de nos sociétés “du savoir”, qui ont autant besoin d’une main d’oeuvre productive que de patients éclairés, de consommateurs avertis et d’une relève apte à s’attaquer aux grands enjeux technoscientifiques et sociaux de demain.

Au fil des ans et de mes contrats, j’ai eu l’opportunité de voir de l’intérieur les contraintes auxquels font face chercheurs, universités, médias, instances gouvernementales et organismes culturels quand vient le temps de faire leur part d’efforts pour contribuer à développer cette fameuse « culture scientifique » à laquelle j’aspire. Depuis mes débuts il y 25 ans, force est de reconnaître que s’il y a eu des progrès, ils sont largement insuffisants.

En m’appuyant sur cette expérience aussi longue que diversifiée, j’ai conçu une manière innovante de contourner toutes ces contraintes. Ma recette a été mûrement réfléchie, elle tient compte autant du peu de disponibilité des chercheurs que des difficultés du public à trouver le temps, les moyens et la volonté de se frotter à la science.

Le Centre Déclic, tel que je l’ai imaginé, n’a pas d’équivalent ni au Québec ni, à ma connaissance, ailleurs dans le monde. C’est un projet ambitieux, porté par une vision à long terme et qui, je l’espère, contribuera petit à petit à faire progresser le Québec dans son ensemble.

Est-ce que je rêve en couleurs? Peut-être. Est-ce que ça va fonctionner? On ne le saura pas tant qu’on ne l’aura pas essayé! Alors je vous convie tous et toutes à tenter l’expérience avec moi, qui que vous soyez. Tout le monde peut participer. Tout le monde doit participer. Je compte sur vous!

Valérie